Voici la copie d'un sujet que j'avais fait sur un autre forum, ça ne concerne que les allumages classiques; bobine rupteur condensateur.
L'exemple pris est celui de ma voiture mais tous les principes sont valable pour n'importe quelle mécanique, il suffit d'adapter les valeurs.
(ces explications avaient déjà été mises sur le forum, mais je n'arrive plus à les trouver)Pour commencer on va voir quelques principes de base, comment ça fonctionne et pourquoi pour ensuite passer à la pratique pour vérifier et régler ce tas de bidules qui des fois ne font rien qu'à faire ch...
Donc, pour donner une étincelle aux bougies qui va servir à enflammer le mélange air-essence, il faut à peu près 10 à 12 000 volts, c'est beaucoup!
Sur une voiture on ne dispose normalement que de 12v en continu qui viennent de la batterie, rechargée par l'alternateur.
Pour le transformer en 10000V il faut donc un transformateur (c'est con hein?). Le transformateur de base fonctionne par une variation de champs magnétique dans un bobinage de cuivre qui crée un courant induit.
C'est le rôle de la bobine, dans laquelle il y a deux bobinages, le primaire et le secondaire, ou encore l'inducteur et l'induit.
Donc on met du 12V dans le primaire et normalement il sort du 10000 du secondaire: c'est ça? ...Ben non raté, comme notre 12V est continu, il n'y a pas de variation de champs magnétique donc pas de courant induit, CQFD.
Il faut donc mettre au point un dispositif qui le fait varier ce p... de champs magnétique et le plus simple, c'est de couper le jus dans le primaire: on met du 12, on l'enlève, on le remet et on le renlève, etc.
C'est le rôle du rupteur, appelé aussi vis platinée, mais ça fait longtemps que sa définition physique ne correspond plus à cette description.
Pour résumer quand le rupteur s'ouvre et coupe le courant dans le primaire, le secondaire balance sa décharge de 10000V. Il est donc important de positionner ce système pour envoyer le courant au bon moment et au bon endroit.
Pour ça on utilise un axe avec une came à 4 bossages qui correspondent aux 4 cylindres, qui est surmonté d'un doigt qui distribue au au bon endroit la haute tension.
Voici donc le schéma de principe:
Et comment c'est branlé sur une celica:
En bas à gauche (sur le schéma) la batterie, qui envoie le jus par l'intermédiaire d'un fusible et du contacteur à clé (neiman) au primaire de la bobine ( ). La mise à la masse de la bobine ( - ) se fait par l'intermédiaire du rupteur.
Sur la bobine est présente une résistance "ballast" qui sert à protéger la bobine. En effet lorsqu'on actionne le démarreur, cela tire beaucoup de courant sur la batterie, il en reste donc très peu pour l'allumage, (des fois pas assez quand la batterie est faible) donc en marche normale sans démarreur, le courant venant de la batterie est beaucoup trop intense pour la bobine et pourrait la griller, on y place donc une résistance qui encaisse ce surplus. Dans le cas de ce schéma, elle est court-circuitée pour le démarrage afin de donner toute l'intensité qui reste à la bobine. Une autre technologie plus ancienne est de remplacer cette résistance par une thermistance, dont la valeur augmente avec la température de fonctionnement; à froid lors du démarrage tout le jus passe et dès qu'elle est chaude en fonctionnement elle joue pleinement
son rôle de protection. C'est ce qui est utilisé sur les premières générations, c'est pour cela que le petit boîtier rectangulaire en tôle sur la bobine est très chaud quand on arrête le moteur après une longue utilisation.
Il est fortement conseillé aussi de ne jamais laisser le contact quand le moteur est arrêté, car la résistance et la bobine prennent tout le jus sans pouvoir s'en débarrasser, c'est comme ça qu'on grille une bobine en un après-midi de bricolage...
Mais revenons à notre schéma, on peut voir sur le rupteur un condensateur, qui est là pour le protéger du courant résiduel, en effet la charge et la décharge d'une bobine ne se faisant pas instantanément il reste toujours un peu de jus à absorber qui pourrait griller les contacts si on le laissait faire. Ce condensateur l'absorbe quand le contact de rupteur est ouvert et le restitue quand il est fermé.
Sur la photo on peut apercevoir un second condensateur sur la bobine,à la masse du primaire: ce n'est qu'un antiparasite pour éviter de perturber la réception radio.
Au centre de la bobine, le câble haute tension envoie les 10000V aux bougies par l'intermédiaire du distributeur qui le donne à la bonne bougie, au bon moment.
Maintenant qu'on sait comment on crée l'étincelle, on va voir comment on la positionne au bon moment et au bon endroit:
Dans un moteur à combustion interne (appelé souvent moteur à explosion mais de manière impropre car rien n'explose dedans, si tout va bien
) nous avons besoin de l'étincelle un petit peu avant le Point Mort Haut (PMH) de la phase compression, parce que le temps que le front de flamme parcoure le volume du cylindre, le piston continue sa course.
Pour que la détente des gaz se produise au moment opportun, c'est à dire quand le piston redescend, il faut donc anticiper son déplacement, c'est ce qu'on appelle l'avance à l'allumage.
Bien sûr, quand le régime augmente, le piston se déplace plus vite donc il faut allumer le mélange de plus en plus en avance. Il y a donc un correcteur d'avance à l'allumage qui est constitué de deux masselottes centrifuges qui avancent l'angle de la came en s'écartant, leur tarage est contrôlé par ressort. Un autre phénomène existe aussi: quand on injecte plus de mélange dans le cylindre ça brûle plus vite, on a donc besoin de moins d'avance. Pour ceci il y a un système à capsule de dépression qui diminue l'avance en fonction de la dépression dans la tubulure d'admission, qui est directement donné par l'ouverture des papillons des carbus, donc par la lourdeur du pieds qui écrase l'accélérateur.
Ici en vert la capsule à dépression:
Et quand on enlève le doigt d'allumeur et la platine de protection, en vert le système sur lequel agit la capsule et en rouge par le trou du plateau porte rupteur, on aperçoit le correcteur centrifuge:
On constate que si le correcteur centrifuge agit sur la came, le correcteur à dépression lui agit sur le plateau porte rupteur.
Dernier point théorique: angle de came et pourcentage de Dwell:
La came à 4 bosses qui commande l'écartement du rupteur par l'intermédiaire du touchau (ça vient du verbe toucher, rien à voir avec la température), correspond aux 4 cylindres du moteur.
Si à chaque bosse correspond le temps de rupture (quand l'étincelle est produite à la bougie), chaque plat correspond au temps où la bobine est en charge.
Ce temps ne peut pas descendre en dessous d'une valeur mini sinon la bobine n'a pas le temps de se charger complètement et le courant produit ne sera pas suffisant.
En rouge le temps de rupture et en bleu celui de charge, le tout montré sur un quart de tour, le reste est identique. On voit donc que tout se joue sur 90° ('tain c'est chaud là!
)
Sur ce tableau tiré des fiches que j'ai posté dans un autre message, on voit que la zone rouge à pour valeur, sur un 2TB (le moteur de ma caisse), 50 à 54°d'angle, soit un pourcentage de Dwell de 56 à 60%.
C'est à dire que les 50° représentent 56% de 90° (en fait 55.55555555555555, mais c'est trop long à écrire sur une fiche, ça dépasse)